La crise des "gilets jaunes" m'inspire deux remarques. Elle montre une erreur pernicieuse de raisonnement économique et elle dévoile une deshérence profonde des missions des élus. Dans un papier écrit il y a près de 2 ans (Démocratie de gestion ? Démocratie politique ?), j'exprimais mes doutes sur la méthode 'Macron'. Le résultat est là. La méthode en question est myope.
D'abord, elle propage une erreur de raisonnement classique. Non, l'Etat ne pressure pas trop les contribuables par l'impôt. C'est même le contraire, puisque le budget (recettes moins dépenses) est en déficit et oblige à tendre la main aux prêteurs, "l'horrible" finance internationale sans laquelle nous serions en faillite.
C'est au contraire les dépenses qu'il faut réduire. Ensuite peut-être pourra-t-on réduire les dettes pour les amener à un niveau tolérable (1/3 du PIB ?) quand l'excédent sera là. Et enfin, c'est l'impôt qui pourra être diminué. Quant à savoir où et comment réduire les dépenses et donc le revenu des Français qui vivent au-dessus de leurs moyens, c'est un autre débat. Mais la politique actuelle qui favorise les très pauvres et les très riches est un échec. C'est le renforcement de la classe moyenne qui doit être visé et le soutien de ceux, riches ou pauvres, qui sont utiles.
La seconde remarque concerne le fonctionnement des institutions. A quoi servent les élus du peuple, les députés ? Ils n'ont pas su être le relais entre ceux qu'ils représentent et la nation. Ils ont été invisibles et silencieux avant, pendant et, semble-t-il, après les événements. N'ont-ils pas compris qu'ils n'ont pas représenté le peuple, ni dans ses attentes ni dans ses espoirs ? Qu'ils ont failli à leur mission et que c'est une des raisons du désamour actuel de nos institutions ?
Alors, afin de mettre un terme au coûteux délire jaune du "peuple qui se prend en main" et pour devenir incontournables, il est nécessaire que les députés, sans doute aidés des maires, s'enracinent dans leur territoire, organisent le recueil des attentes de ceux qu'ils représentent et leur expliquent ce qui doit être fait pour notre pays et pourquoi. Il y a urgence., il y a déjà une dizaine de morts et des milliards d'euros de gaspillage.