Cette décision en cours de préparation, qu'on lui soit favorable ou non, touche une option clé de civilisation, façonnée par le temps. Il ne s'agit pas d'une modification de détail de la fiscalité ou d'un changement du code de la route. Une approche plus prudente est nécessaire avant de pouvoir dire que les citoyens l'ont ou non choisie.
L'accord (ou le rejet) doit être massif pour pouvoir affirmer que la société souhaite s'engager dans cette voie. Une résolution 51/49 prouverait simplement une division sur le sujet, rien de plus. Ceci disqualifie donc le Président de la République et l'actuel exécutif, élus à une courte majorité et quels que soient leurs engagements électoraux. Ils n'ont pas, du fait de leur élection la légitimité pour décider, sans en passer par un référendum spécifique et où une majorité qualifiée (au moins 2/3) devra trancher et prouvera, justement, que l'accord dépasse les clivages politiques et est bien un choix de société.
Préalablement à ce référendum, l'opinion devra être éclairée sur les conséquence de ses choix. Ce n'est pas le cas aujourd'hui où seuls des arguments religieux, dogmatiques sont avancés. Ni les églises, ni les institutions n'ont mené des études pour déterminer l'impact, par exemple, sur les enfants d'une éducation menée par deux parents du même sexe. Les informations dont je dispose montrent que la chose n'est pas anodine.
L'homosexualité n'est pas un bloc. Elle a deux sexes. Il faut en tenir compte. Rien ne prouve que deux femmes ou deux hommes ont la même qualité pour élever des enfants. La nature et la physiologie sont ce qu'elles sont. Pourquoi n'en tient-on pas compte ? J'ai la conviction que deux référendums séparés donneraient des résultats fort différents. C'est respecter les citoyens qu'en tenir compte.
N'allons donc pas trop vite devant des enjeux aussi importants et pour lesquels on sait que les options choisies sont rarement réversibles. Il n'y a pas urgence et la réflexion autre que partisane n'est pas faite. Est-il utile de diviser en ce moment l'opinion, inquiète et malmenée, sans avoir pris, en toute responsabilité, les précautions nécessaires ?