Le jugement immédiat de l'histoire, très négatif sur le 20ème siècle, peut être différent s'il est fait dans une perspective plus longue, évolutionniste.

Le 20ème siècle nous apparaît comme une époque cruelle et sanglante de l'histoire. Quelques rappels ? Deux guerres mondiales et des régimes déments ont décimé des nations européennes et ont fait disparaître de la planète près de 100 millions d'êtres humains, une épidémie tragique en début de siècle, des famines en Chine, en Afrique et en URSS, un bouleversement des institutions (fin des empires Austro-hongrois et allemand), des dictatures tyranniques (Allemagne, Japon) ou plus modérées (Espagne, Italie, Amérique du sud), totalitarisme (URSS et Europe de l'est, Chine, Cambodge, Vietnam...) etc. Quel tableau ! Le simple bon sens fait se demander comment nous avons pu, sans désespérer, survivre à tout cela.

Et pourtant, ce n'est pas si simple. Entre 1900 et 2000, soit en 100 ans, la population a cru de 4,5 milliards d'êtres humains (multipliée par 4). De l'an 0 à 1900, soit en 1900 ans, elle n'aura cru que de 1,2 milliards, soit 4 fois moins que dans les 100 dernières années !

Si l'on prend du recul, et qu'on accepte les raisonnements de la théorie de l'évolution pour essayer de situer cette explosion démographique récente, on est obligé de constater que l'espèce humaine est donc parfaitement adaptée à cet environnement du 20ème siècle, aussi choquant que cela soit.

L'évolution choisit en effet les espèces dans un environnement donné en faisant en sorte que celles qui ne s'adaptent pas (c'est à dire ne se multiplient pas suffisamment ni n'élèvent leurs rejetons correctement) disparaissent, comme on peut d'ailleurs s'en rendre compte assez facilement. Sans l'homme, par exemple, le cheval aurait disparu.

L'homme, en revanche, semble donc s'épanouir dans l'horreur qu'il contribue joyeusement à créer, au nom d'un dieu, de la race ou tout simplement pour son plaisir.

Une conclusion ? J'en propose une : puisque ce terreau lui réussit si bien, le 21ème siècle risque d'être pire...